• En l'an 69, en pleine guerre civile, quatre femmes écrivent l'histoire.

    Elégante et ambitieuse, Cornelia, l'aînée de la famille, incarne la parfaite épouse romaine. Lorsque l'empereur Galba choisit son mari pour héritier, elle se voit déjà impératrice. Sa sœur, Marcella, se passionne pour l'histoire et consacre ses journées à l'écriture.
    Lollia, leur cousine, se marie et se remarie au gré des valses du pouvoir, garantissant ainsi la sécurité des siens et s'assurant les faveurs des puissants. Sa petite sœur, Diana, n'a quant à elle d'yeux que pour les chevaux et les courses de chars.
    Mais un coup d'Etat meurtrier bouleverse leurs vies : Cornelia voit ses rêves brisés, tandis que Lollia devient la première dame de l'Empire ; Diana se renferme encore plus, au contraire de Marcella, qui se découvre un goût pour l'intrigue. Dorénavant, il n'est plus question pour elle d'observer l'histoire en marche, mais d'y participer, pour le meilleur et pour le pire.
    Mais, à la fin, il ne peut y avoir qu'un empereur... et une seule impératrice. Les quatre cousines l'apprendront à leurs dépens.

    Cela commence par une prophétie, celle d'un astrologue à travers la main d'une petite fille. Du sang et le pouvoir, c'est le destin de quatre jeunes femmes. Cornelia dont le mari est promis à un brillant avenir, sa sœur Marcella qui préfère retranscrire l'histoire que la vivre, leurs cousines, Lollia, désinvolte et frivole, et Diane, la plus jeune, amoureuse des courses de chars et des chevaux. Si de prime abord chacune reste enfermée dans sa vision de la vie, les événements vont tout bouleverser. J'ai d'abord apprécié Marcella pour finir par la détester à cause du mépris qu'elle éprouve envers ceux qui ne partagent pas son ambition. J'ai aimé la droiture à toute épreuve de Cornelia, mais aussi sa souffrance de ne pas pouvoir enfanter. Lollia m'a au départ agacée avec sa frivolité, mais elle devient touchante quand elle finit par se révolter à l'idée de devoir protéger sa famille à chaque nouveau mariage. Diane, c'est certainement ma préférée, la plus observatrice, mais aussi celle qu'on découvre le moins. Elle est déterminée, n'écoute personne et fait ce qu'elle veut. Ces femmes vont graviter autour des hommes les plus influents, et, pour certaines, vont même participer à leur ascension et leur chute.

    Attendu avec impatience, ce préquel de La maîtresse de Rome promettait beaucoup. Je termine ma lecture avec une bonne impression générale, mais avec également des déceptions. La première concerne Marcus. C'est un personnage secondaire important dans les deux tomes précédents, et ici il n'est qu'un figurant. Sa jeunesse avait pourtant tout pour être captivante, mais on ne fait que l'entrapercevoir. Ensuite, le gros point noir de ce roman, c'est le manque de charisme des personnages ! Je m'attendais à retrouver un homme de la trempe d'Arius ou de Vix et des femmes au fort caractère comme Théa ou Sabine, mais ça n'a pas été le cas. La seule qui avait leur carrure, Diane, est inexploitée comparé aux autres jeunes femmes. Les hommes sont quasi absents. Drusus le soldat et Lynn l'ancien rebelle avaient pourtant du potentiel. Et il manque cette romance impossible qui a fait le succès des romans précédents !

    Ce roman reste très bon, mais il lui manque indéniablement ce quelque chose en plus pour me faire vibrer. Néanmoins, Kate Quinn captive par son écriture. Certains passages sont épiques, les pages défilent et il m'a été impossible de lâcher le roman. C'est efficace, peu de romans me tiennent à ce point en haleine, je l'ai quand même lu en un petit week-end !

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    Le retour de Jacob

    De l'autre côté du miroir : un univers fascinant, où se trouvent créatures fantastiques et objets aux pouvoirs prodigieux, mais aussi pièges et cruels sortilèges. Jacob Reckless le sait bien : pour sauver son frère et le ramener dans leur monde, le jeune homme a attiré sur lui une malédiction mortelle. Depuis, il parcourt inlassablement les royaumes, à la recherche d'un antidote. Fox, la belle et troublante fille-renarde, est son alliée... Mais comment aimer lorsque la mort vous poursuit ?

    Là où les contes finissent mal, où les princesses ne se réveillent jamais et où une fée amoureuse est plus dangereuse qu'une fée qui cherche vengeance, l'autre monde, celui de l'autre côté du Miroir nous narre la quête de Jacob pour sa survie.

    Ce tome souffre d'un manque total de rappel sur le tome un. Je suis pourtant assez réticente à ce genre de procédé mais ayant lu le premier roman il y a 4 ans, j'ai eu beaucoup de mal à me rappeler les événements. Une fois relecture faite des passages importants et des recherches sur internet, la lecture s'est faite avec plaisir.

    J'ai aimé retrouver l'univers sombre de l'autre côté du Miroir. Jacob se sait en sursis, il ne lui reste plus que quelque mois à vivre. C'est le prix à payer pour avoir prononcé le nom d'une fée et d'avoir cru en sa sœur. J'ai ressenti toute la détresse du jeune chasseur de trésor, il se rend compte du vrai trésor qu'il possède et a plus que jamais peur de le perdre.

    Cette série détonne dans le paysage jeunesse. Certes, le thème premier est la réécriture des contes de Perrault mais ils sont abordés de façon très sombre. Le héros est d'ailleurs plus âgé que la plupart de ceux du genre. A 25 ans, il a une maturité et une réflexion qui rend le personnage intéressant. C'est une quête éperdue qui attend le jeune homme, il recherche l'ultime trésor qui pourrait lui sauver la vie. Accompagné de sa fidèle amie, Fox, femme et renarde à la fois, elle est la seule sur qui il peut compter. Les deux jeunes gens n'osent pas s'avouer leurs sentiments et c'est d'un frustrant ! J'ai eu envie de les secouer pour les faire réagir. Chacun a peur de perdre l'amitié de l'autre et d’avoir le cœur brisé. Leurs rapprochements sont tout en pudeur et en retenu. Ils se rendent compte que ce n'est plus aussi innocent qu'avant.

    Le retour de Jacob est une suite à la hauteur du premier. L'écriture de l'auteur est imagée et envoûtante, la magie des mots fonctionne. L'univers dépeint par Cornelia Funke est imprégné de magie fané et de technologie naissance. Le mélange des deux est déstabilisant mais captivant. Les personnages sont tout en nuances, les meilleures intentions peuvent avoir de terribles conséquences. Jacob, en sauvant son frère en est le parfait exemple. J'espère que la suite sera moins longue à être écrite !

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    « On n'a ni projets ni même le projet d'en avoir. Le plus gros engagement qu'on ait pris ensemble, c'était de se dire qu'on s'appellerait en fin de semaine. C'était quand même un mardi. On s'aime surtout à l'horizontale, et dans le noir, c'est le seul moment où on n'a plus peur de se faire peur, où on ose mélanger nos souffles sans redouter que l'autre se dise que ça va peut-être un peu vite. C'est beaucoup plus que sexuel, c'est beaucoup moins qu'amoureux. C'est nos culs entre deux chaises, c'est suffisant pour faire semblant de faire des bébés, pas pour en avoir. »

    Avec un humour et une justesse remarquables, Un tout petit rien raconte l'histoire d'un choix. Le choix que fera une jeune femme enceinte de l'homme qui partage ses nuits, mais pas beaucoup plus. Un très joli roman, aussi intime qu'universel, sur le passage mouvementé d'une existence à une autre.

    Camille Anseaume nous livre ici une tranche de vie (sa vie?). Enceinte, d'un amoureux pas amoureux comme elle le nomme. On découvre la réaction de son amant, qui part en claquant la porte. Sans futur papa, sans avenir certain, elle doit prendre la décision qui change tout, garder ou non ce tout petit rien qui change une vie, des vies.

    C'est un ensemble de pensées et de tranches de vies qui s’entremêlent. Les mots s’enchaînent avec douceur, pudeur et humour. Le style est imagé et incisif. On suit le cheminement de ses pensées, de ses choix. A travers des souvenirs passés, on comprend les blessures qui se ravivent avec cet événement. Elle doit notamment affronter l'amertume de sa mère face à cet enfant non désiré qui est pourtant là, entre elles, comme une gène, un non-dit qu'on espère voir disparaître.

    J'ai été touchée par ce texte qui sonne vrai et par cette joie de vivre que nous insuffle l'auteure. Alors que le texte aurait pu être triste et mélancolique, car il faut bien faire un choix, c'est tout le contraire. Il y a l'avant et l'après. L'avant c'est l'indécision et le doute. L'après c'est cette certitude et ce pied de nez. Et entre les deux il y a ce choix, si difficile à prendre. Le « je » narratif n'est jamais larmoyant, ne s’apitoie jamais.

    Un tout petit rien est une tranche de vie, que je conseille fortement. C'est une bulle de bonheur, une parenthèse touchante.

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