• Rome, 1492. La belle Giulia Farnese épouse le jeune et séduisant Orsino et croit que la fortune lui sourit. Mais elle découvre avec stupeur que son mariage n'est qu'un leurre, orchestré par l'influent cardinal Borgia, bien décidé à en faire sa concubine. Enfermée dans une prison dorée, espionnée par les serviteurs, Giulia peut compter sur le soutien de Leonello, un cynique garde du corps qui poursuit de sa vengeance un mystérieux tueur, et de Carmelina, cuisinière irascible au passé secret. Tandis que la corruption grandit au Vatican et que le nombre de leurs ennemis ne cesse de croître, Giulia et ses acolytes doivent faire preuve de ruse pour survivre dans le monde des Borgia. N'est pas intrigant qui veut...

    Kate Quinn s’attaque ici à la famille Borgia, plus précisément à ceux qui sont pris dans les filets de ce sulfureux clan. C’est à travers trois personnages hauts en couleur que l’on découvre la vie au côté du futur pape Alexandre VI.

    Il y a d’abord Carmelina, jeune femme en fuite au passé trouble, qui cherche à se faire oublier de son père, un grand cuisinier à qui elle a volé son carnet de recette. J’ai beaucoup ri avec cette femme qui ne peut pas penser autrement qu’en associant tout à la nourriture. Elle tient la cuisine de son cousin, avec qui elle œuvre d’une main de fer. Elle crée des plats somptueux qui mettent l’eau à la bouche !

    Leonello, le garde du corps de la maîtresse du pape et de sa fille, est un personnage succulent. Sa langue acerbe n’épargne personne, il est rusé, dangereux et son esprit est aussi aiguisé que ces lames. Inutile de préciser que j’ai immédiatement pensé à un certain Lannister de petite taille !

    Au centre de toutes les attentions, il y a Giulia, demoiselle à la chevelure dorée et à la beauté éblouissante. Sous des airs frivoles, elle cache un cœur d’or. C’est une jeune femme pleine d’illusions qui va rapidement devoir faire face à la réalité qui l’entoure : jalousie, trahison et meurtre. Elle est bien loin de ses rêves d’enfants : elle se retrouve la maîtresse de l’homme de plus puissant de Rome, à devoir tempérer ses colères et affronter les ambitions des uns et des autres. À côté des manipulations de chacun, les pires rumeurs circulent sur les fils de son amant.

    Giulia évolue constamment, surtout quand elle comprend comment les femmes sont considérées : prostituée, nonne ou épouse. Elle va assumer ce qu’elle devient, la putain du Pape, avec toute la dignité qu’elle possède. Elle finit par aimer sincèrement Rodrigo Borgia, mais vit assez mal certains aspects de leur relation. J’ai apprécié Giulia la Bella, sa cuisinière et son garde du corps. Je pensais détester le patriarche Borgia, toutefois l’auteur dépeint un personnage certes ambitieux, mais humain, à l’inverse de ses fils perfides.

    L’écriture de Kate Quinn est toujours aussi efficace. Elle réussit à rendre une histoire pourtant déjà connue vraiment passionnante. La fin du roman est une vraie torture : les trois premiers quarts du livre ont un rythme plutôt lent, mais le dernier est vraiment palpitant !

    J’ai, une fois de plus, apprécié la plume de l’écrivain, les héros sont tous captivants. Les événements se mettent doucement en place pour permettre un final en apogée. Je veux découvrir la suite !

    Éditeur : Presses de la Cité – Date de publication : 11 juin 2015 – Prix : 22€ – 480 pages

    Chronique Place to Be

    Pin It

    votre commentaire
  •  

    Dans le futur, la Terre n'est plus habitable. Pour survivre, la Société est partie coloniser Mars. Les Ors, ses membres les plus riches, érigés en aristocrates, ont réduit les autres en esclavage… Darrow est un Rouge, un membre de la caste la plus basse de la Société. Sa fonction : arracher au cœur de Mars de quoi assurer à la Société sa croissance et sa richesse. Toute la journée, il creuse, persuadé que les Rouges sont le dernier espoir de l'humanité. Qu'importe si, en seize ans, il n’a pas vu le ciel ? Qu'importe s'il doit subir chaque jour les injustices des Ors ? Darrow vit, il a l'amour d'Eo, la plus jolie des Rouges, et pour lui, c'est bien suffisant. Mais pas pour elle. Eo rêve à un futur meilleur, un avenir où les Rouges pourront regarder les Ors dans les yeux. Pour ce rêve, Eo est prête à tout. Jusqu'au sacrifice. Lorsque Eo est condamnée à mort, Darrow est dévasté. Désormais, il ne vivra plus que pour sa vengeance. Rien ne l’empêchera d'anéantir ses ennemis… Même si, pour cela, il doit devenir l'un d’eux.

    La saga Red Rising est une trilogie évènement. En effet, le tome 1 est déjà un phénomène aux États-Unis : best-seller du NewYork Times, nommé meilleur roman de l'année par Entertainment Weekly, Buzzfeed et Shelf Awareness, Pierce Brown nommé meilleur auteur de premier roman par les internautes de goodreads et des droits cinéma vendus à universal.

    C’est survoltée que je referme le roman, prise dans cette histoire violente. Darrow est un personnage que j’ai immédiatement apprécié. Il ne désire rien de plus que ce qu’il a déjà : il est le meilleur Fossoyeur et un mari comblé, qui n’a d’yeux que pour sa femme Eo. Il l’aime tellement qu’il lui pardonne de lui briser le cœur de la pire des façons. Sa douce et belle Eo lui donne un but, et rien ni personne ne pourra l’arrêter.

    Arraché à sa vie, à son peuple, Darrow découvrira l’ampleur du mensonge qu’on sert aux Rouges depuis le début : ils ne sont pas les pionniers, mais les esclaves. Alors que dans la Société, personne ne sort de son rang, le jeune homme fou de rage va pourtant se transformer en Or. Tandis que l’on pensait avoir traversé le pire avec lui, rien ne nous avait préparés pour l’Institut. On s’aperçoit que les jeunes Ors ne sont pas épargnés par le fonctionnement cruel de cette société. C’est dans le sang et les larmes que Darrow apprend l’art de la guerre. Il paie cher ses erreurs, mais se relève plus fort. Un seul élève deviendra Primus, celui qui aura dominé tous les autres et le Rouge compte bien être celui-là.

    J’ai été happée par cette histoire sombre et violente, où les amis sont susceptibles de trahir à chaque instant et les ennemis prompts à frapper. L’écriture de l’auteur est incisive, la voix de Darrow captivante. Il est la fureur née de l’amour et de la rébellion, celui qui n’espérait rien et se transforme en celui qui détruira tout.

    Si vous pensez que Red Rising ressemble à Hunger Games, vous ne pouvez pas plus vous tromper. Darrow se bat pour être le premier, il ne tue pas uniquement pour se défendre, mais aussi pour la gloire.

    Pierce Brown nous livre un roman dont l’univers se dévoile par couche, l’écriture est nerveuse et immersive. C’est un premier tome qui, en plus de poser les bases d’un monde politique riche et complexe, entraîne le lecteur dans les méandres de l’âme humaine. C’est fort et intelligent. Je ne m’attendais pas à être si passionnée, je n’ai pas pu lâcher mon livre, j’ai tremblé de peur et vibré aux colères de Darrow. Vous l’aurez compris, j’ai eu un véritable coup de cœur pour ce roman !

    « Je suis l’étincelle qui va mettre le feu aux poudres de ce monde. Je suis le marteau qui va briser ses chaînes. »

    Éditeur : Hachette Roman - 480 pages - Prix : 18 € - Date de parution : 17 juin 2015

    Chronique Place to be

    Tome 1 : Red Rising - Parution VF juin 2015
    Tome 2 : Golden Son - Parution VO janvier 2015
    Tome 3 : Morning Star - Parution VO janvier 2016

    Pin It

    votre commentaire
  •    

    USA 2032. Seize ans après qu'un virus mortel a décimé la Terre, hommes et femmes vivent séparés. Ève, 18 ans, n'a jamais quitté l'enceinte de son école. Elle pense qu'un avenir radieux l'attend, jusqu'à ce qu'elle découvre la terrible vérité : les jeunes diplômées sont enfermées dans une clinique ou elles enchaînent les maternités pour repeupler le monde dévasté. Horrifiée, Ève s'enfuit. Commence alors un voyage solitaire et périlleux à travers la Zone, ou elle doit éviter les chiens sauvages et les hommes qui la terrifient. Jusqu'au jour ou elle rencontre Caleb, un jeune rebelle qui gagne peu à peu sa confiance... puis son coeur. Mais dans ce monde ravagé, l'amour est un luxe qu'Ève ne peut se permettre. Sauf à le payer très cher.

    Sans être un coup de cœur, ce roman est une lecture efficace qui m’a offert un agréable moment. Ève est une jeune fille qui évolue énormément : elle est d’abord naïve et peureuse à cause de son éducation. Heureusement, elle change et devient intéressante. Sa relation avec Caleb se transforme tout en douceur, elle se méfie de lui, comme de tous les mâles, mais elle va surmonter ses préjugés. J’ai été touchée par leur histoire, elle le laisse se rapprocher d’elle. Toutefois, rien n’est simple dans un monde où les hommes et les femmes ne savent pas comment se comporter les uns envers les autres.

    J’ai aimé l’univers créé par l’auteur, la Terre ravagée par la peste, la population décimée. Les enfants survivants, sans parents, sont envoyés dans des camps de travail pour les garçons et dans des « écoles » pour les filles. Ici, pas de zombies ou d’extra-terrestres, les dangers sont bien plus basiques, la survie dans la nature, l’agressivité et la violence des individus. Ève et Arden, la jeune fille qui s’enfuit avec elle, devront se serrer les coudes et être vigilantes. Les deux adolescentes sont loin d’être amies au début de leur fuite, mais elles vont se découvrir mutuellement et se protéger ; une relation touchante s’installe entre les deux orphelines perdues.

    La narration est à la première personne, on suit donc le point de vue d’Ève, mais le temps employé, le passé, ne m’a pas permis de rentrer réellement dans le récit, ça m’a laissé une impression de distance, comme si j’étais une spectatrice lointaine.

    C’est un roman qui malmène ses personnages constamment, c’est difficile et souvent cruel. L’ensemble est une histoire très sympa dont l’univers est sombre, je lirais la suite avec curiosité.

    Éditeur : Pocket Jeunesse - Genre : Dystopie, Histoire d'Amour - À partir de 12 ans - 256 pages - Prix : 16,90 € - Traduit par Hélène Zilberait - Date de parution : 21 mai 2015.

    Chronique Place to Be

    Pin It

    votre commentaire