Le destin réserve une ultime épreuve à Phèdre, la belle courtisane qui éprouve le plaisir dans la souffrance. Elle n'a jamais oublié Hyacinthe, son ami d'enfance, et cherche depuis dix ans la clé qui le libérera de son asservissement : elle se lance dans sa dernière chance de le secourir, une quête qui la conduira au bout du monde, à la merci de seigneurs de guerre déments et face à un pouvoir terrifiant...

Dernier tome de la trilogie, j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l’histoire. On retrouve Phèdre et Joscelin dix ans après la révélation du complot ourdi par Melisande. Cette dernière demande une énorme faveur à Phèdre, et malgré, ou à cause de leur passé commun, l’anguissette accepte. C’est toujours un plaisir de retrouver ces personnages haut en couleurs et extrêmement travaillés. Dans ce dernier tome le côté fantastique est plus présent de plusieurs façons. La foi des héros est mise à l’épreuve, c’est le temps des remises en questions et des choix qui changent une vie.

La quête du nom du dieu unique est la partie qui a plombé ma lecture. J’avoue que toute cette partie sur la religion à proprement parler ne m’a pas intéressé. Mais c’est le seul moyen pour sauver Hyacinthe, alors je me suis accrochée. Une fois Terre d’Ange quitté, j’ai repris mon rythme de croisière même s’il a fallu passer les 1/3 du livre (sur 960 pages quand même).

On retrouve alors du grand Jacqueline Carey. C’est épique, dangereux, plus sombre et violent que ce qu’on a pu lire jusqu’à maintenant mais il y a aussi des passages poignants et magnifiques.

J’ai pris un plaisir immense à retrouver Phèdre et Joscelin en couple complice. Il faut dire qu’ils se cherchent dans le tome 1 et se déchirent dans le tome 2, c’est donc une complicité qui fait plaisir à voir. Ils se comprennent d’un seul regard et chacun accepte la nature de l’autre quoi qu’il arrive. Alors que l’on pourrait croire que rien ne peut plus les séparer les nouvelles épreuves qu’ils vont affronter vont pourtant les ébranler. Les dangers qu’ils côtoient prennent diverses formes et notamment les démons personnels. Phèdre et la marque de Kushiel, qui l’amènera bien plus loin qu’elle n’a jamais été et Joscelin qui va devoir faire bien des choses qui le répugne par amour. Le point de rupture n’est jamais très loin et j’ai vraiment eu peur qu’ils se perdent sans jamais se retrouver.

L’arrivée d’Imriel dans la vie de Phèdre et Joscelin va tout bouleverser, leurs vies comme la sienne. Alors qu’il pourrait être la représentation de leurs pires craintes, il est simplement un enfant apeuré, brisé et farouche. Il va nouer une relation très forte avec ses bienfaiteurs, leurs moments ensemble sont touchants. J’adore ce jeune garçon plein de force et de ruse du haut de ces dix ans.

On retrouve dans ce tome tout ce qui fait la force de la série : de l’aventure, des complots, des personnages charismatiques et une écriture efficace. Malgré un début qui m’a semblé difficile, j’ai malgré tout été captivée par le récit de Phèdre. C’est un tome qui conclut parfaitement cette série épique.