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Jumper de Steven Gould
La vie n'a pas fait de cadeaux à David Rice. À 17 ans, il est coincé dans l'Ohio avec un père alcoolique et violent, et n'est pas près d'oublier le jour où sa mère les a quittés, quelques années auparavant. Et puis un soir, à l'instant où son père s'apprête une nouvelle fois à le frapper, David se retrouve brusquement téléporté dans la bibliothèque de la ville... Choqué, mais bien décidé à prendre en main son destin, il fuit la maison familiale pour New York. Seul désormais, David doit apprendre à maîtriser le "jump". Pour cambrioler une banque ou draguer les filles, c'est génial Mais il comprend bientôt que son pouvoir suscite la convoitise et que, face à cette menace, se téléporter peut surtout lui sauver la vie...Jumper est un livre sombre sur la vengeance et le pardon. S'il est question de téléportation ce n'est qu'une caractéristique du héros.
La force du roman c'est le personnage principal. David est un jeune homme qui se donne l'air sûr de lui alors que c'est loin d'être le cas. Il est fragilisé par l'abandon maternel et la violence physique d'un père alcoolique. Je me suis prise immédiatement d'affection pour David. Il est fragile, plein de fêlures et fait tout son possible pour tenir bon. On rentre immédiatement dans la vie du jeune homme, rude, violente et solitaire. Son premier jump se fait alors que son père le bat violemment, le second pour échapper à un viol. Quand il décide de fuir loin de tout ça, il se confronte à la dure réalité. Pour trouver un job il faut être majeur, avoir un numéro de sécu et un compte en banque. David s'est enfui alors qu'il n'avait que ce qu'il portait sur lui. Alors même qu'il est plein de bonne volonté, il va finir par voler de l'argent dans une banque. Après tout, il faut bien que son « don » soit utile.
Le roman tient plus d'une quête initiatique que d'un récit fantastique au sens propre. Certes, le héros à la capacité de se téléporter mais ce n'est pas le cœur de l'histoire. On ne sait d'ailleurs pas pourquoi il peut faire ça et il semble même être le seul. En quête d'identité, David va chercher à retrouver sa mère mais aussi à se créer un semblant de vie normale.
Sa relation avec Millie, sa petite amie, est touchante. De trois ans son aîné elle est assez mal à l'aise vis-à-vis de leur différence d'âge et encore plus de l'argent que David dépense pour elle. Mais elle est aussi là pour l'apaiser et le raisonner. On ressent rapidement l'attachement qu'il a pour elle. J'ai trouvé leur histoire très mignonne. Leurs moments ensemble sont toujours attendrissants.
Le roman prend une tournure imprévue suite à un événement non moins inattendu. Sans qu'il y a est beaucoup d'actions, le roman est pourtant intéressant. Les questions que se pose David sont légitimes et j'ai parfois beaucoup ri à sa répartie plutôt surprenante.
L'écriture de l'auteur est descriptive, parfois trop mais malgré tout, agréable à lire. C'est un bon roman, plus sombre que ce à quoi on pourrait s'attendre et dont le fantastique n'est pas si présent. Je suis curieuse de découvrir la suite, d'autant que l'histoire se passe dix ans plus tard.
Le film du même nom reprend le jump et le vol de la banque, tout le reste est différent.
Jumper - Parution Mars 2009
Reflex - Parution Octobre 2009
Les carnets de Griffin - Parution Juin 2010
Tags : david, roman, jumper, banque, pere
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