Rencontré sur le forum VDN, Stéphane fait parti des auteurs dont j'achète les ½uvres les yeux fermés. Chroniqueur sur le site vampirisme.com, il partage sont temps entre l'écriture et la lecture. Le mal en la demeure, premier tome du Cycle des âmes déchues est paru aux éditions du Petit Caveau en juin dernier. La suite est d'ores et déjà prévue. Chimères d'Albâtre, un recueil de 14 nouvelles (rien que ça !) est actuellement en précommande aux éditions Cauchemars. C'est très gentiment qu'il a accepté de m'accorder une interview pour le blog. Je vous laisse découvrir ça !
Audrey : Pourrais-tu te présenter pour les lecteurs ?
Stéphane : Bonjour à tous, je m'appelle Stéphane Soutoul, je suis âgé de 33 ans. Je vis à Nîmes, une petite ville du Gard. Je suis un passionné de lecture, d'écriture et de cinéma – des occupations très classiques en somme. En fait, j'apprécie tout ce qui permet de rêver et s'évader au quotidien. Par contre le petit écran chronophage me laisse indifférent, bien que je sois friand de séries tv.
A : Parle-nous de tes sorties sur papier, « Le cycle des âmes » et « Chimères d'Albâtre ».
S : Le mal en la demeure est mon premier projet destiné à la publication, écrit dans l'intention de le faire lire à d'autres personnes. Il s'agit avant tout d'une histoire d'amour impossible. Gérald de Lacarme appartient à une illustre famille spécialisée dans la chasse aux vampires. Il a pour mission de protéger les membres d'une famille respectable suite à la requête d'un vieil ami de son père. Mais arrivé sur place, l'aventure va se révéler bien plus dangereuse et troublante que prévu puisque certaines des personnes sur qui Gérald est censé veiller sont déjà frappées par la malédiction des vampires. J'ai davantage essayé d'écrire une descente au enfer plutôt qu'une enquête à proprement parlé. Un détail : Le mal en la demeure ne s'inscrit pas dans le genre bit-lit mais gothique romantique. Je n'ai pas volontairement choisie le format de novella, il s'est imposé de lui même au fil de l'écriture. Chimère d'albâtre est un recueil de nouvelles exclusivement vampiriques. Je tenais à aborder le thème du buveur de sang sous plusieurs angles différents. Certaines histoires sont plus récentes que d'autres. On en trouve de très sombres, des plus humoristique, des sanglantes, des romantiques... Je me suis bien amusé en l'écrivant. C'est un gros projet qui me tient à c½ur. Les 14 histoires sont différentes l'une de l'autre sans doute certaines plairons plus que d'autres. La rédaction de ce recueil s'est faite en plusieurs étapes, sur près de deux ans selon mes humeurs, mes inspirations mais au finale, je pense que ça donne une cohérence globale.
A : Pour « Le cycle des âmes », si j'ai bien compris, tu comptes écrire un volume par enfant de la famille Lacarme ?
S : En fait, Le cycle des âmes déchues comptera 3 volumes, le premier faisait office d'introduction à la famille de Lacarme. La suite, Le sacrifice des damnés, mettra Léonore de Lacarme à l'honneur ainsi que son frère Paul... Je n'en dévoile pas davantage, mais l'héroïne du 3e opus (oui, ça sera une héroïne) sera elle aussi une de Lacarme, mais un peu spéciale. Dans le futur, peut-être serais-je tentais d'écrire un recueil de nouvelles qui parlera de différents membres de la famille, à des époques plus ou moins reculées. Il y aurait matière je pense...
A : Passer du stade de publication numérique dans des webzines à des parutions papiers doit être un grand moment. Comment as-tu vécu ça ?
S : J'ai d'abord été intimidé. Mes premières histoires parues dans des webzines avaient reçu un bon accueil, mais la magie du papier met une pression un cran au-dessus. D'abord bien sûr, il y a la joie d'avoir vu un de ses textes accepté. Puis ensuite, viens le doute. On se demande si on va être à la hauteur, si on mérite vraiment d'être publié, d'être lu par d'autres... On passe par toutes sortes de sentiments jusqu'à la sortie.
A : Et au final ? Content ?
S : Oui, content et rassuré. :) Les premiers retours ont été favorables, bien qu'il me reste encore pas mal de travail et de chemin à parcourir en tant qu'auteur. Mais les avis des lecteurs, leurs appréciations, donnent envie de continuer, d'aller plus loin et de s'investir davantage. Ce n'est qu'un début, en effet. Publié ou pas, je continuerai à écrire de toute façon. C'est un besoin, un plaisir. Ensuite, plaire à un lectorat est un luxe, mais qui motive diablement. ^^
A : Tu m'étonnes ! L'écriture de nouvelles est-elle différentes de celle d'un roman ?
S : Oui, complètement. Pour ma part, l'écriture d'un roman s'engage avec une plus grande marge de man½uvre que la rédaction d'une nouvelle. Une nouvelle doit être plus maîtrisée, on se doit d'aller à l'essentiel parce que bien souvent, on a des critères, des limites imposées. Niveau plaisir par contre, les sensations sont égales. C'est surtout au niveau de l'élaboration, de l'approche qu'il faut bien mesurer quel sens donner au fil conducteur de la nouvelle. Ensuite, on peut y greffer les ambiances qu'on affectionne, faire vivre ses personnages comme on l'entend... Mais le roman est plus "facile"...
A : As-tu une préférence pour l'une des tes ½uvres ?
S : Je suis attaché à chacune des histoires que j'écris, elles recèlent chacune un morceau de moi. J'y mets ce que j'aime, ce que je ressens, peur, espoir... Le mal en la demeure est l'histoire qui m'a procuré le plus d'émotions, Le sacrifice des damnés m'a ouvert de nouvelles perspectives de narrations... Chaque récit apporte sont lots de satisfactions et d'effort...
A : Comment se passe la collaboration pour la création des couvertures ?
S : Cécile (Guillot) est très professionnelle. Avant de se mettre au travail, elle me consulte pour savoir quel genre d'esthétique je désirerais. Pour l'ambiance, la mise en scène, la disposition... Pour le mal en la demeure, je lui ai fais part d'un résumé. Au fur et à mesure de l'élaboration des illustrations, elle me montre sa progression... C'est une méthode très agréable. L'illustratrice et l'auteur se mettent d'accord sur le contenu des couvertures. Je suis personnellement très satisfait du travail de Cécile et suis prêt à lui confier les couvertures de mes prochains ouvrages (si elle a de la disponibilité). Elle aura notamment en charge la couverture du 2e tome du cycle des âmes déchues.
A : Ton style est plutôt reconnaissable (du moins pour moi). Cela est quelque chose qui te viens naturellement ou es-ce travaillé ?
S : Non, le style n'est pas travaillé. J'ai toujours eu des facilités pour m'exprimer à l'écrit de façon romancé. Je ne pense pas qu'on puisse se donner "un style", il vient de lui même.
En écriture, on est maître de beaucoup d'éléments : les personnages, l'intrigue, les thèmes... Le style, quant à lui, viens naturellement. Le rythme, la disposition des émotions, l'atmosphère... Si, je fais attention à "doser", à ne pas tomber dans l'excès (ce qui m'arrive quand même parfois) et surtout de rester compréhensible pour les lecteurs... Qu'ils puissent ressentir le maximum d'émotions...
A : Comment est venue l'envie d'écrire ?
S : La lecture était le seul truc en cours qui captait mon attention. Le jour où on a étudié Maupassant je me suis dit que moi aussi je voulais écrire... J'avais un prof passionné faut dire, il transmettait l'envie de s'investir en littérature.
A : Cela a-t-il était difficile de trouver un éditeur ?
S : Non, je n'ai pas eu trop de mal à trouver un éditeur. Ma première histoire envoyée a été à l'occasion de l'AT "Or et sang" organisé par les éditons du petit caveau. J'ai eu le plaisir de voir mon texte retenu, alors je me suis permis de leur en envoyé un autre - une novella - qui a été également accepté. J'ai essuyé des refus depuis, mais aussi parfois des acceptations de manuscrits. L'un dans l'autre, je parviens à écrire ça et là, et c'est le plus important...
A : Combien de temps te prend l'écriture ainsi que la correction ?
S : L'écriture d'une nouvelle me prend environ 20/25 jours, la correction et relecture, 5 jours environ (ça fluctue selon les histoires en fait), l'écriture d'un texte de 150 pages, environ deux mois et puis 1 à 3 mois de corrections.
A : A quel moment es-tu passé du stade de l'écriture « pour soi » à celui de l'envie d'être publié ? As-tu écris dans l'optique d'une publication ?
S : J'écris depuis pas mal de temps déjà, mais ce n'est que récemment que j'écris en vue de publication. L'envie est venue grâce à ma découverte d'internet, c'est avec cet outil que j'ai eu accès aux appels à textes, que j'en ai appris davantage sur les éditeurs, leurs collections. Avant, c'était moins facile seul dans son coin. Il n'était pas facile de trouver des adresses, des infos... Avec le net, la communication est plus aisée... A présent oui, j'écris dans l'optique de publication. C'est comme une drogue : une fois qu'on y a touché, impossible de s'en passer.
A : Quel conseil donnerais-tu aux personnes qui souhaitent se faire éditer ?
S : Avant tout, de vraiment aimer la lecture et l'écriture. C'est bête à dire comme ça, mais se faire éditer est pratiquement la dernière démarche dans ce genre de passion. Ensuite, il ne faut pas se décourager. Malgré les refus, il faut s'obstiner, mais pas avec un seul manuscrit. En attente de réponse, il faut continuer à lire les ½uvres des autres auteurs, écrire encore et encore...
A : Quels sont tes passions à part l'écriture ?
S : Je me suis autrefois essayé au dessin, mais de façon peu convaincante. N'en reste pas moins que j'adore la bande dessiné sous toutes ses formes. Je suis également un passionné de cinéma, et de jeux de rôle (pas en tant que pratiquant, seulement pour l'élaboration de scénario). Mais en ce moment, l'écriture et la lecture m'accapare beaucoup de temps... Ecouter la musique aussi, c'est une bonne source d'inspiration...
A : Tu as d'autres projets en préparation, pourrais-tu nous en dire plus ?
S : La sortie du 2e tome du cycle des âmes déchues est prévue pour fin 2011 aux éditions du petit caveau. J'ai l'intention de peaufiner l'ouvrage, d'y apporter quelques améliorations et peut-être même une ou deux surprises. Ensuite, j'ai des projets dans différentes antho, mais je ne peux encore pas trop en dire à ce sujet. La plupart verront le jour en 2011... Et puis je compte m'atteler à l'écriture d'un roman aux accents bit-lit... Mais en plus sombre et adulte que ce que propose parfois la production anglo-saxon. Le projet toucherait les anges, les vampires et les cavaliers de l'apocalypse. Le sujet a l'air complexe dit comme ça, mais il est très clair dans mon esprit.
A : Les chevaliers de l'apocalypse ça promet. ^^ Un petit mot pour la fin de l'interview ?
S : Je remercie tous ceux et celles qui m'ont accordé leur confiance et leur temps en lisant Le mal en la demeure. Les commentaires, les encouragements et conseils prodigués sont précieux, vraiment... Et je remercie également Ambre et les éditions du petit caveau pour m'avoir donné ma première chance de publication. Une pensée aussi pour Fabien des éditons cauchemars et toute l'équipe qui fait un travail consciencieux et passionné.