• Les damnés de Dana d'Ambre Dubois

    Les Brumes du Crépuscule

    La menace gronde de l'autre côté du mur d'Hadrien et l'ombre de l'empire romain risque de s'étendre définitivement sur les territoires pictes non colonisés... Mévéa, toujours ignorante de son passé mais de plus en plus attachée aux membres du clan de l'Aigle, va devenir la cible d'un étrange complot qui pourrait bien changer sa destinée. Son unique salut se trouve au coeur des terres sauvages gouvernées par les immortels de la région. Et si la dame sombre devait percer les mystères de cet ancien peuple pour enfin découvrir son identité et ainsi prouver son innocence, avant que ne s'installent les brumes du crépuscule ?

    Lorsque j'ai commencé ma lecture, j'ai eu beaucoup de mal à me remémorer les personnages autre que Mévéa et Galen et encore plus les événements. Heureusement que l'auteure fait des rappels ! Alors que j'étais ravie de retrouver l'écriture d'Ambre Dubois, j'ai pourtant trouvé ce tome inégal et manquant de rythme.

    L'histoire promettait pourtant beaucoup. On découvre que les Romains sont plus que jamais enclin à envahir le territoire Picte. Les créatures de la Nuit sont divisées sur la conduite à tenir et Mévéa est à nouveau assaillie de visions annonçant de sombres présages. Malgré tous ces éléments, les mésaventures de l'héroïne, en quête de réponses, m'ont semblé long et n'apportant pas de franches réponses. Les personnages secondaires sont intéressants, surtout Bran & Prasus, qui cachent chacun des choses fort captivantes. Lennia, elle, est trop peu exploitée à mon goût, j'en attendais plus. Galen n'est que très peu présent. Morcant est, une fois de plus, celui qui semble connaître le mieux Mévéa, sans que ses actes soient franchement désintéressés.

    Les déboires et embûches que va traverser Mévéa n'ont pas su me captiver sans que je comprenne exactement pourquoi. Il m'a manqué quelque chose pour que je sois vraiment happée par le roman. Malgré tout, la fin rattrape les lenteurs et les masques tombent. Je lirais la suite avec plaisir même si je crois que ma déception vient plus du fait que mes goûts ont évolué en 2 ans.

    Ma chronique du tome 1 --> ici

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  • Lune mauve de Marilou Aznar

    La disparue

    Un seul coup d’œil m'avait suffit pour constater que j'étais la fille la plus mal fagotée du bahut. Moi, Séléné Savel, à Darcourt, le lycée le plus snob de Paris ? Je m'y donnais autant de chances de survie qu'une souris lâchée dans un enclos de chats affamés ! J'étais plongée dans mes pensées moroses lorsqu'une élève me bouscula. Là où elle m'avait touchée, la peau me démangeait d'une vibration électrique. Un visage s'insinua dans mon esprit, celui d'un inconnu aux iris aussi verts et froids que ceux d'un serpent, puis il s’effaça aussitôt. Je retins ma respiration. Ma nouvelle vie était sur le point de commencer.

    Son destin est plus grand que notre monde.

    Lune mauve début de façon prometteuse avec un prologue efficace. Le roman nous fait découvrir une jeune ado, Séléné, devant quitter son père pour poursuivre ces études à Paris. Abandonnée par sa mère à l'âge de 10 ans, complètement déconnectée par le mode de vie imposé par son père, elle est la proie parfaite pour l'élite du lycée privé de Darcourt. Rapidement mise sur le banc des loosers, elle va devoir affronter la cousine Alexia, la fille la plus « in » du lycée, qui refuse d'avouer qu'il existe un lien de parenté entre elles.

    J'ai été assez mitigée sur les personnages. L'héroïne d'abord, Séléné est égoïste et immature. J'ai eu beaucoup de mal avec elle, je ne m'y suis pas vraiment attachée et ses amourettes m'ont fait lever les yeux au ciel. Mais c'est un mal nécessaire pour la faire évoluer, après les événements qu'elle traverse, elle est beaucoup plus mature et responsable. Laszlo, c'est la bellâtre qui fait chavirer les cœurs, trop beau pour être vrai, je n'ai pas été surprise par le dénouement. Le père de Séléné est touchant dans la tristesse et Milou la grand-mère est attachante.

    L'univers est ici entraperçu, on ne sait quasiment rien sur Encelade, et très peu sur les Prêtresses. Le lien avec les Sumériens est ténu. Si les premières centaines de pages m'ont embarquées, j'avoue avoir eu beaucoup de mal sur la longueur. Le manque d'action et les histoires d’hormones de cœurs des adolescents ne me passionnent pas vraiment. Lorsque Séléné se met à chercher des informations sur sa mère, j'ai retrouvé un peu d’intérêt au roman. Les événements vraiment prenant n'arrivent malheureusement que vers la fin. Alors, certes le final est franchement réussi et je me laisserai tenter par la suite.

    En conclusion, je dirais que j'ai apprécié ce roman, c'est bien écrit et ça se lit vite. Néanmoins, j'ai souffert lorsqu'on suit Séléné dans sa vie d'ado ordinaire avec ces histoires de cœur. La fin apporte un second souffle et laisse une bonne impression. 

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    « On n'a ni projets ni même le projet d'en avoir. Le plus gros engagement qu'on ait pris ensemble, c'était de se dire qu'on s'appellerait en fin de semaine. C'était quand même un mardi. On s'aime surtout à l'horizontale, et dans le noir, c'est le seul moment où on n'a plus peur de se faire peur, où on ose mélanger nos souffles sans redouter que l'autre se dise que ça va peut-être un peu vite. C'est beaucoup plus que sexuel, c'est beaucoup moins qu'amoureux. C'est nos culs entre deux chaises, c'est suffisant pour faire semblant de faire des bébés, pas pour en avoir. »

    Avec un humour et une justesse remarquables, Un tout petit rien raconte l'histoire d'un choix. Le choix que fera une jeune femme enceinte de l'homme qui partage ses nuits, mais pas beaucoup plus. Un très joli roman, aussi intime qu'universel, sur le passage mouvementé d'une existence à une autre.

    Camille Anseaume nous livre ici une tranche de vie (sa vie?). Enceinte, d'un amoureux pas amoureux comme elle le nomme. On découvre la réaction de son amant, qui part en claquant la porte. Sans futur papa, sans avenir certain, elle doit prendre la décision qui change tout, garder ou non ce tout petit rien qui change une vie, des vies.

    C'est un ensemble de pensées et de tranches de vies qui s’entremêlent. Les mots s’enchaînent avec douceur, pudeur et humour. Le style est imagé et incisif. On suit le cheminement de ses pensées, de ses choix. A travers des souvenirs passés, on comprend les blessures qui se ravivent avec cet événement. Elle doit notamment affronter l'amertume de sa mère face à cet enfant non désiré qui est pourtant là, entre elles, comme une gène, un non-dit qu'on espère voir disparaître.

    J'ai été touchée par ce texte qui sonne vrai et par cette joie de vivre que nous insuffle l'auteure. Alors que le texte aurait pu être triste et mélancolique, car il faut bien faire un choix, c'est tout le contraire. Il y a l'avant et l'après. L'avant c'est l'indécision et le doute. L'après c'est cette certitude et ce pied de nez. Et entre les deux il y a ce choix, si difficile à prendre. Le « je » narratif n'est jamais larmoyant, ne s’apitoie jamais.

    Un tout petit rien est une tranche de vie, que je conseille fortement. C'est une bulle de bonheur, une parenthèse touchante.

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