• Grâce à Place to Be et aux éditions Le pré aux clercs, j'ai eu le plaisir d'interview François Larzem lors du salon du livre de Paris. Ayant beaucoup aimé son roman La griffe et le sang, c'est un réel plaisir de pouvoir lui poser plein de questions en direct. Entre la machine à café et la boite de bonbons, questions réponses très sympathiques. Je vous laisse découvrir cet entretien passionnant (pour moi en tout cas ^^).

    Interview de François Larzem

    - Comment procédez-vous pour écrire ? Vous faites un plan détaillé ou c’est au feeling ?

    J’ai longtemps travaillé sans plan, j’aimais partir à l’aventure. Mais La griffe et le sang vise un public différent de celui pour lequel j’écris habituellement et j’avais besoin de dresser le cheminement de l’intrigue. J’ai donc décidé d’écrire une trame. Par contre je ne décris pas mes personnages, ils se dessinent d’eux-mêmes.

    - La quatrième de couverture parle d’une réécriture de Dracula, même si ce dernier est présent, c’est surtout le conte du Chaperon Rouge qui saute aux yeux. Pourquoi associer ces deux histoires ?

    Le pitch ne parle pas du Chaperon Rouge, car je voulais garder la découverte pour le lecteur. L’histoire n’est pas centrée sur le prince Dracul mais davantage sur l’aventure de Mina.

    L’association des deux contes n’était pas un postulat de départ, j’avais surtout en tête celui du petit Chaperon Rouge. Je voulais que le Chaperon soit fort pour affronter sa terrible aventure. J’avais déjà choisi l’époque : le début du XIXe, le lieu : Craiova, qui a une résonnance historique forte, et la fuite vers les Carpates. L’histoire de Vlad Tepes s’est alors imposée. Le roman gagne en crédibilité lorsque le réel interfère avec l’intrigue.

    - Le roman se suffit à lui-même mais peut-on espérer avoir la suite des aventures de Mina ?

    Ce roman est un one-shot. Il m’a demandé un an de travail et je me suis forcément attaché à Mina. Quitter cette jeune femme fut donc difficile. Alors quand je vois l’affection que lui portent les lecteurs ça me donne envie de la retrouver. Pour le moment j’ai d’autres projets en cours et je n’ai pas envie de faire « une suite pour une suite ».

     

    - Mina est une jeune femme forte et déterminée mais avec des blessures. Pourquoi faire de Mina une Tsigane ?

    Comme je l’ai dit précédemment, j’avais le lieu, l’époque et l’intrigue. Je voulais que mon héroïne soit forte et indépendante. Dans mon imaginaire, en Roumanie, au XIXe, elle ne pouvait être que Tsigane. J’ai choisi le point de vue d’une jeune femme car je pense qu’on a tous en nous une part de féminité et j’avais envie de la laisser s’exprimer.

    Mina évolue tout au long de l’intrigue. La disparition de son père d’abord, puis le goût amer de ses premières rencontres modifient son regard et son comportement. A la fin du roman, elle décide de prendre en main son destin.

    - Vous malmenez vos personnages tout au long du roman. Pourquoi ce choix ? N’avez-vous pas peur de faire fuir le jeune public ?

    Je ne trouve pas que le roman soit rude. Et je ne pense pas malmener mes personnages non plus. Quoi qu’il leur arrive, ce n’est jamais gratuit ou concupiscent. Les situations sont toujours utiles à l’intrigue. Je suis contre la banalisation de la violence, mais ce n’est pas parce qu’on l’ignore qu’elle n’existe pas. Elle se cache partout dans la vie de tous les jours et il faut la connaître pour savoir l’apprivoiser.

    - Les personnages sont tous borderline, ni franchement blanc, ni franchement noir, c’est ce qui les rend intéressants et intrigants. Pourquoi ce choix car même Mina a cette caractéristique.

    C’est un reflet de la vie en général. Ça m’a paru logique d’imaginer mes personnages ainsi, car c’est la nature humaine. Personne n’est entièrement bon ou méchant. Même si l’on se montre bienveillant, on possède tous une part sombre.

    Jusqu’à présent, j’écrivais pour des enfants plus jeunes, et leur point de vue est différent. Ils sont encore dans une certaine innocence. Ce livre compte beaucoup pour moi, et les retours, plutôt positifs, me touchent beaucoup. Je suis impressionné que vous vous appropriez si bien l’histoire, et je me dis que j’ai réussi à faire passer ce que je voulais. En même temps je me sens comme dépossédé de mon roman.

    - Dracula est plus proche du mythe que de ce que l’on lit actuellement dans la littérature. Pourquoi ce choix ?

    Je voulais aborder la réalité du personnage. Il est d’ailleurs question de Vlad Tepes et non du Dracula de Bram Stoker. Vlad est violent et sanguinaire mais c’était courant et même nécessaire à son époque. Il fut rejeté puis trahi par les siens. On le diabolisa. C’était malgré tout une personne juste qui n’hésitait pas à anoblir des paysans. Cette facette du personnage était intéressante dans le contexte de l’histoire.

    - Viorel est celui qui apporte une stabilité à Mina mais ce qu’il fait par la suite est horrible. Malgré tout peut-on l’excuser ?

    Viorel devient un père pour Mina. Ils forment à nouveau une famille. Il a en lui une violence contenue mais impossible à gérer. Pourtant, malgré sa nature implacable, Viorel est toujours sincère, jusqu’à la fin.

    Interview de François Larzem

    Photo de l'auteur sous copyright : cliché de Julie Gallo : www.julieclic.com

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  • La Terre est envahie. L’humanité est en danger. Nos corps restent les mêmes, mais nos esprits sont contrôlés. Melanie Stryder vient d’être capturée. Elle refuse cependant de laisser place à l’être qui tente de la posséder. Quelque part, caché dans le désert, se trouve un homme qu’elle ne peut pas oublier. L’amour pourra-t-il la sauver ?

    Le livre étant un coup de cœur, j’étais impatiente de voir l’adaptation mais aussi méfiante. Et pourtant, Les âmes vagabondes est fidèle au roman éponyme. Alors certes, il y a des raccourcis de fait, mais c’est plutôt logique sinon le film ferait 4h. Malgré tout les scènes importantes sont là et c’est tout à fait cohérent.

    J’étais curieuse de voir comment le film allait retransmettre les discussions entre Gaby/Mel et j’avoue que c’est plutôt bien réussi. J’ai trouvé son jeu vraiment convainquant. Je suis toujours aussi fan de Ian, même si l’acteur n’a pas le physique auquel je m’attendais, il compense largement par son jeu. Par contre, j’ai trouvé Jared moins détestable (mais carrément plus canon). On voit bien l’évolution de la relation Ian/Gaby tout comme celle de Gaby/Mel. Jeb est fidèle à l’idée que je me faisais de lui et Jamie est vraiment touchant. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la scène entre lui et Gaby avec les verres luisants. Suivre la Traqueuse amène de la dynamique au film.

    Je n’ai pas vu passer les deux heures que dure le film. C’est une adaptation réussie et fidèle qui comblera les fans du roman. A




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  • La Terre est envahie. L’humanité est en danger. Nos corps restent les mêmes, mais nos esprits sont contrôlés. Melanie Stryder vient d’être capturée. Elle refuse cependant de laisser place à l’être qui tente de la posséder. Quelque part, caché dans le désert, il y a un homme qu’elle ne peut pas oublier. L’amour pourra-t-il la sauver ?

    Chronique pouvant contenir des spoilers 
    (Faut bien dire pourquoi j'aime Ian...)

    Les âmes vagabondes traîne dans ma PAL depuis des années et pour cause, je l’avais acheté lors de sa sortie. Malheureusement, ayant lu Twilight avant celui-ci, j’ai ardemment regretté mon achat avant même de l’avoir ouvert. Mais c’est sans compter sur les copines qui m’ont harcelée pour que je le lise avant d’aller voir le film. Et elles ont bien fait !

    Je dois dire que je me suis prise une claque. Je ne m’attendais pas à ça. Si le roman débute doucement, la fin m’a presque fait pleurer. J’ai dit presque, mais je voyais trouble quand même. Je suis passée par toute une palette d’émotions : énervement, émerveillement, excitation, révolte. Les 600 pages se savourent, elles ne sont pas de trop. La longueur des chapitres rend la lecture addictive, je me suis fait avoir plus d’un soir en me disant « un petit chapitre et dodo ». Résultat, il était 2h du matin et il ne me restait que 5h de sommeil. Mais comment lâcher ce roman ?

    Stephenie Meyer aurait écrit sous un pseudonyme que je ne l’aurai pas reconnu. C’est tellement plus approfondi que Twilight : les personnages, l’univers, les émotions, tout. L’écriture est efficace et tellement captivante. Les émotions sont décrites avec une telle justesse.

    Les émotions justement. C’est le cœur du roman.

    Mélanie est une jeune femme forte, qui préfère mourir que d’être captive. Mais même une fois « changée », elle continue de se battre, contre celle qui contrôle son corps. Elle l’assaille de souvenirs, veut lui faire voir ce qu’elle lui a pris.

    Vagabonde, l’âme qui a envahi le corps de Mélanie, n’est pourtant jamais haïssable. Je me suis même rapidement prise d’affection pour elle. Son évolution est vraiment intéressante et sa relation avec Mélanie m’a captivé. Le paradoxe de Vagabonde/Gaby c’est son comportement. Elle est par nature un parasite, prend possession des hôtes mais en même temps refuse d’avoir recourt à la violence. Mélanie est d’ailleurs plus violente qu’elle, on le ressent bien au contact de la Traqueuse ou de Jared.

    Jared justement. J’aime le Jared de Mélanie. Celui qu’on découvre dans ses souvenirs. Mais je haie le Jared de Gaby. Il est violent, égoïste, prend ce qu’il veut sans se préoccuper des autres. Alors oui, il protège Gaby quand elle arrive sur le camp mais c’est uniquement car elle possède le corps de Mél. D’ailleurs, il refuse de croire qu’elle puisse être encore là. Et même quand Gaby les aide, il doute d’elle.

    Si j’ai d’abord aimé Jared puis fini par le détester, à l’inverse, j’ai détesté Ian pour finir par l’aimer. C’est celui qui évolue le plus, avec Gaby. Il est d’abord comme les autres, veut tuer le parasite, le mille-pattes. Mais il commence à se remettre en question face aux réactions de Gaby. Leur relation se fait en douceur, Ian ne s’impose jamais. Il est toujours là pour Gaby, même quand il doit laisser place à Jared. Si Gaby ne voit pas les sentiments qu’il nourrit pour elle, Mél, elle, comprend rapidement. Et j’ai détesté qu’elle empêche leur rapprochement. Mais Ian est celui qui comprend Gaby le mieux, il sait quand être présent et quand ne pas l’être, il connaît ses réactions et les interprètes toujours parfaitement. J’ai eu très peur pour lui vers la fin du roman… Il faut dire qu’il a un peu le profil de celui qui va se faire avoir. Mais ça le rend tellement touchant…

    La rivalité entre les deux hommes est intéressante car elle représente les deux facettes que sont Gaby & Mélanie. La relation Jared/Mél est violente et passionnelle alors que celle de Ian/Gaby est tendre et fusionnelle. Je suis définitivement sous le charme de Ian, celui qui aime l’âme, qu’importe ce qu’elle est et d’où elle vient.

    La violence des sentiments de Mélanie va ébranler Gaby. C’est la première fois qu’elle est confrontée à de tels troubles. L’intelligence du roman est de nous faire ressentir l’amour qu’éprouvent Mélanie et Gaby pour les deux hommes sans que ça ne soit jamais guimauve ou cliché. De même qu’elles éprouvent les mêmes sentiments pour Jamie, le petit frère de Mélanie. Jamie, j’ai tellement été touchée par le jeune garçon. Il se rend compte immédiatement que sa sœur est toujours vivante et ne rejette jamais Gaby. Bien au contraire, il les accepte comme un tout.

    Oncle Jeb est celui qui accepte Gaby immédiatement. Avant même de savoir que Mélanie est toujours là, il ne la laisse jamais seule. Il la protège des autres.

    Je n’ai qu’un seul reproche à faire, c’est concernant Sharron. J’avais espéré une évolution du personnage mais elle ne se fait jamais. Elle reste dans sa colère et son rejet, refuse ce que les autres finissent par voir.

    Vous l’aurez compris, c’est un véritable coup de cœur, une claque que je me suis prise en pleine gueule. Et putain, ça fait du bien ! Je ne m’attendais pas du tout à ça. J’ai moi aussi été contaminée par les sentiments de Mél & Gaby, et j’en veux encore. C’est normal ? A

    Les âmes vagabondes de Stephenie Meyer

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